Paris, 14 avril 2015

Dans un contexte plus que jamais paneuropéen, où « une banque sur sept est en perte opérationnelle et 40 % d'entre elles sont en situation de décollecte », selon McKinsey, le marché français semble rester stratégique aux yeux de la majorité des membres de la profession et notamment des étrangers. C’est une fausse bonne nouvelle car la profession est en danger.

Notre 10ème Journée de la Gestion Privée arrive à point nommé car elle va permettre de mettre en exergue les tendances majeures observées depuis 10 ans qui, conjuguées au contexte actuel dans lequel la profession évolue, conduisent ses membres à devoir changer à la fois de modèle et de braquet s’ils veulent avoir une chance d’être toujours sur le marché d’ici, non pas 10, mais 5 ans… 

Flash-back :

  • 1ère Journée de la Gestion Privée (2006), consensus sur un état de grâce : la profession semble avoir enfin trouvé ses lettres de noblesse
  • 4ème Journée de la Gestion Privée (2009), consensus sur la nécessité de revenir aux « basics » : la profession a été déboulonnée de son piédestal et elle découvre les affres de la plus grosse crise jamais encourue jusqu’alors, la crise de confiance
  • 9ème Journée de la Gestion Privée (2014), six ans après la chute de Lehman Brothers, retour à la normale « the new normal », avec un consensus sur la nécessité de faire la différence : la nouvelle génération de clients est en effet sans complaisance et, par définition, sans mémoire

Que préfigure 2015 ?

A l’instar de ces dernières années, la banque privée est toujours en mouvement : expansion au-delà des frontières, déploiement en région, transfert d’équipe d’une Maison à l’autre, nomination de nouveaux patrons, etc., des mouvements qui donnent le sentiment que les acteurs ont peu à peu épuisé les (bonnes) recettes à leur disposition.

Aussi, dans le prolongement de 2014, vont-ils devoir plus que jamais se déterminer pour trouver une place et une légitimité dans un paysage dans lequel trois défis les attendent :

  1. celui de la génération Y qui touche autant les clients que les collaborateurs,
  2. celui des ruptures technologiques qui, si elles sont bien comprises, peuvent à la fois améliorer le service client et l’organisation des Maisons,
  3. celui de la performance qui suppose que banquiers privés et gérants d’actifs travaillent de concert pour des propositions et des solutions d’investissement qui tiennent leur promesse.

Avec en toile de fond cette consolidation du marché tant attendue dont on ne sait plus si elle relève du mythe ou de la réalité… En tous cas, les deux mots d’ordre qui dictent les adaptations, à savoir la création de valeur et la rentabilité, renvoient à des considérations qui sont, quant à elles, bien réelles.