Paris, 31 octobre 2014
Chacun a une représentation de la Belgique qui emprunte à la fois à l’histoire, au folklore, parfois à la culture. Mais il est plus difficile de se faire une idée de ce pays quant à l’organisation de la distribution de fonds, la taille du marché et le profil des acteurs. Par le truchement de nos missions ces dernières années, nous avons noté cependant que rares étaient les sociétés de gestion françaises qui n’avaient pas dans leur projet de développement à l’international l’envie d’y aller, de voir ce qui s’y passe et de tenter d’y vendre quelque chose. Nous avons noté aussi que, souvent, les acteurs qui avaient entrepris de passer Quiévrain, avaient bien sûr commencé par s’intéresser au marché « francophone » de la Belgique. Pas simple, en effet, de créer des contacts sur la partie néerlandophone puisque, Français, nous ne parlons pas la langue et que les autochtones néerlandophones du pays parlent de moins en moins leur deuxième langue nationale, le français.

Mais difficile aussi de ne pas prendre en compte cette partie-là du pays puisqu’elle est majoritaire, plus organisée globalement, plus développée industriellement et … plus riche individuellement.

Au 30 septembre, selon la Banque Nationale de Belgique, les quelques 10 millions de résidents en Belgique détenaient 121,3 milliards de parts d’OPC, soit un portefeuille moyen de grosso modo 12.000 euros par habitant (ils sont premiers de la classe en Europe) pour 14% des investissements des ménages détenus sous forme de fonds. La presse spécialisée a d’ailleurs plutôt tendance à présenter la Belgique comme étant un pays d’épargnants, dont la gestion pour compte de tiers est en croissance et qui voit l’architecture ouverte se développer chez les distributeurs.

Cependant, la distribution domestique est somme toute encore peu développée et ce sont surtout les gros bras tels BlackRock et autres JP Morgan qui y adressent les acteurs de la gestion privée et les indépendants.

Les indépendants, parlons-en, ils sont tellement nombreux ! Mais leur grand nombre est trompeur : ils sont indépendants parce qu’ils sont « travailleurs » indépendants non salariés et non parce qu’ils sont CGPI, comme en France. La plupart d’entre eux ont le statut d’agent bancaire, spécialité locale qui les lie en général en exclusivité à une marque. Cependant, un certain nombre d’entre eux ont également le statut de courtier en assurances et en assurance-vie en particulier, véhicule pour lequel ils sont « ouverts », en revanche !

Mais il faut rester prudent parce que selon plusieurs sources concordantes, on compte grosso modo 100 milliards de fonds ouverts dans le bilan des assureurs belges, soit dix fois moins qu’en France, sauf erreur de notre part… Ce qui est suffisant semble-t-il pour intéresser les BlackRock, ING et autres Franklin Templeton mais aussi, et déjà, les Financière de l’Echiquier, DNCA et autres Rouvier & Associés, bien souvent via leurs représentations luxembourgeoises.

Pour se faire une meilleure idée du marché belge, il est toujours possible de compiler quelques informations grappillées auprès de la pléthore de fédérations, d’associations, de groupements et de lobbies représentant les intermédiaires financiers du royaume. Mais pour se faire une idée plus précise du terrain et de son potentiel, nous avons décidé de nous rendre au pays de Tintin en compagnie de quelques représentants de sociétés de gestion françaises en profitant de la tenue, ce 7 novembre 2014, du congrès annuel du BZB, l’une des instances représentatives des intermédiaires financiers de la partie néerlandophone du pays.

Suite au prochain épisode !