Paris, 11 octobre 2017

Le rendez-vous annuel à l'AM Tech Day que donnait l’Agefi le 9 octobre dernier aux quelque 600 décideurs et directions opérationnelles de l’univers de la gestion d’actifs et à leurs fournisseurs de solutions et services faisait la part belle à l’un des trois facteurs exogènes particulièrement impactants du moment puisque l’événement était intitulé « Digital first ! ». Et pour ceux qui doutaient de la tangibilité de la promesse, il suffisait de consulter le programme de la journée avec, en ouverture, une conférence consacrée au « Big Data, intelligence artificielle : la révolution digitale est en marche ! » et, pour la clôturer, une conférence traitant des « Premières applications de la Blockchain dans l’industrie de la gestion d’actifs ».

Aussi comment ne pas être a minima étonnés quand au fil des conférences ont émergé des débats, certes de qualité, autour de l’arbitrage d’un système d’information « tout intégré » versus « best of breed » ou de l’opportunité d’externaliser tout ou partie de sa chaîne de valeur à des prestataires qui se sont bien gardé de mettre en avant leurs solutions digitales, faute d’en avoir développées à ce jour ; même si, çà et là, les mêmes prestataires n’ont pas oublié d’émailler leur discours de quelques concepts novateurs - car empruntés au monde des Fintechs - tels que ‘mode agile’, ‘cybersécurité’ ou ‘machine learning’.

Il aura cependant fallu attendre 16h40 pour – enfin – entendre parler du client avec la belle table rondement menée sur le thème « Repenser la distribution du retail à l’heure du digital ». Où l’on a parlé proximité client, logique client, expérience client, parcours client, induisant beaucoup de pédagogie, de feed-back, de simplification, de transparence ... Et où l’on a, bien sûr, reconnu les vertus du phygital.

Alors digital first ou client first ? En tous cas les nouveaux acteurs sur le marché du family office ne se sont pas trompés sur la réalité encore très marketing de la plupart des offres du marché. Avec des moyens différenciés mais qui leur sont propres, ils ont choisi de déployer des solutions digitales sur mesure et à la mesure des besoins de leurs clients  leur permettant ainsi de profiler ces derniers au regard de leurs projets de vie et des exigences réglementaires, de consolider leurs avoirs, toutes natures confondues, et de leur donner accès dans un environnement sécurisé et confidentiel à toutes les informations qu’ils jugent opportun de leur pousser. Sans oublier les services de signature électronique et coffre-fort numérique.

Les défis ne manquent pas, comme on peut le voir, et c’est ce que je rappelle dans la dernière parution de la lettre Regards Croisés d’Harvest, en mettant en exergue que les acteurs de la gestion patrimoniale doivent faire face à leurs obligations réglementaires, certes, mais aussi à leur nécessaire adaptation à l’ère digitale.