Paris, 11 mai 2017

Comme nous l’écrivions le 25 mai 2016, les gérants d’actifs, les investisseurs institutionnels et les corporates ont eu l’occasion de prendre la mesure de l’impact de certaines mesures MIFID II sur leur modèle d’affaire en se rendant alors au premier Paris Investment Research Forum organisé le 19 mai 2016 par l’Agefi. La deuxième édition se tenait ce 11 mai 2017 et l’occasion était belle de revenir sur ces sujets une semaine après la tenue du séminaire intitulé « MiFID II : The New Research Requirements », organisé par l’AFME et l’AFG (voir notre compte rendu).

Sans vouloir passer en revue l’ensemble des interventions, quelques observations peuvent cependant être faites. La première : l’événement est passé de deux partenaires à sept, tous fournisseurs de services en matière de recherche auprès des gérants d’actifs, preuve, s’il en fallait, que le marché continue à se structurer et s’organiser. La palme revenant à Alphametry, l’une des premières plateformes communautaires dédiées à la recherche, qui était présent d’une année sur l’autre. La deuxième, et c’est autant la table ronde dédiée aux prix à payer pour la recherche que celle qui était consacrée aux modèles de financement de la recherche chez les gérants d’actifs qui permettent de le mettre en exergue, c’est la confirmation que toutes les sociétés de gestion ne sont pas égales face à la réglementation (n’aurait-il pas fallu consacrer une table ronde au principe de proportionnalité, d’ailleurs, ou a celui de la mutualisation des ressources ?). Cela étant dit, les sociétés de gestion sont choyées depuis des années par la place sur ces sujets (ESMA, AMF, AFG, consultants et presse spécialisée) et elles n’ont que peu d’excuses à la veille de l’application de la réglementation si elles ne sont pas encore (presque) prêtes.

Troisième et dernière observation, et elle découle en partie de la précédente, la question se pose toujours de savoir si les acteurs ont bien pris la mesure de cette révolution, en tout cas pour ce qui concerne la recherche. Surtout si l’on s’attarde à décrypter le premier slide projeté par Cyril Blanchard de Thomson Reuters durant sa keynote :

Nul doute que tout ceci a fourni matière à réflexion aux nombreux participants à l’événement et la tentation est grande, en conclusion, de vous inviter à (re)lire Guillaume Eliet, Secrétaire général adjoint en charge de la direction de la régulation et des affaires internationales de l’AMF qui a introduit tant ce séminaire que celui de l’AFME la semaine précédente et qui vient de mettre en ligne son intervention à cette dernière sur le site de l’AMF.

Enfin, il est à noter que l’AMF a ouvert une consultation jusqu'au 10 juin 2017 sur les modifications qu’elle compte apporter à son règlement général à l'occasion de la transposition de la réforme européenne MiFID II, notamment pour aider les gérants à appliquer la régulation qui leur impose d’être transparents vis-à-vis de leurs clients sur les coûts de l’analyse financière.