Paris, 7 avril 2017

Particeep, plateforme technologique de création de services financiers en marque blanche, organisait à Paris ce jeudi 6 avril 2017, en partenariat avec Front Consulting et le soutien de Finance Innovation et de Virtual Beehive, la première édition de son « Digital Tour sur la transformation numérique comme opportunité de création de valeur pour les sociétés de gestion ».

L’organisateur a pris soin de demander à Jean-François Bay, encore CEO de Morningstar à cette date, de brosser l’état des lieux de la gestion d’actifs et d’en préciser les perspectives pour 2017, exercice auquel il s’est toujours livré avec doigté depuis de nombreuses années. Pour faire court, il nous a rappelé, dans sa conclusion, les quatre impacts majeurs de la digitalisation sur l’industrie de la gestion : les robo advisors, l’agrégation de données, le bien-être financier et le micro crédit.

C’était ensuite au tour de Véronique Riches-Flores, ex économiste de SGCIB ayant monté son cabinet depuis, RichesFlores Research, de nous replacer la digitalisation dans son contexte économique.

C’est cette intervention du point de vue macroéconomique qui a retenu mon attention. L’intervenante a su démontrer que les vertus attribuées à la digitalisation et les promesses induites étaient sans commune mesure avec les retombées économiques perceptibles à ce jour. Qu’elle prenne pour exemple la part du secteur de la production des robots au Japon dans le PIB national (moins de 0,1%), le faible poids de l’emploi hors surface de vente (ou celui dans les technologies de l’information, d’ailleurs) aux Etats-Unis, ou encore l’atonie des gains de productivité censés être réalisés grâce à la révolution technologique en cours, tout contribue à nous faire découvrir que les retombées économiques de la digitalisation sont infimes aujourd’hui. Reste que la vraie révolution est surtout celle des modes de consommation, au-delà de celle des processus de production, la question étant de savoir si les destructions sont créatrices (emplois, productivité, bénéfices, etc.) ou… destructives (les mêmes…). Après avoir attiré notre attention sur l’idée d’une imposition du travail des robots (qui en a fait sourire plus d’un), sur l’avenir des populations des pays émergents comme l’Inde et l’Afrique au regard de cette nouvelle disruption, elle a posé la question de savoir si la digitalisation était soluble dans un « capitalisme équilibré ».

Qu’en est-il pour le secteur de la finance me direz-vous ? Un domaine parmi tant d’autres nous répond l’économiste, avec les mêmes interrogations portant sur la différentiation des acteurs, sur l’optimisation de la performance des sociétés et sur les emplois du secteur.

Il faut croire que cette intervention a su marquer les esprits puisque Pascal Koenig (Deloitte) qui participait à la table ronde suivante s’est senti obligé de préciser qu’il était pour sa part plus optimiste qu’elle. « De toutes façons », s’adressant à un parterre de représentants de sociétés de gestion, « vous devrez tous y passer ».

Excellente transition qui a permis aux intervenants suivants de dérouler, comme à la parade, leurs argumentaires pro domo