Paris, 20 mars 2017

Depuis quelques mois maintenant, les  actifs dits réels ou illiquides occupent le devant de la scène de l’investissement institutionnel et parmi eux, l’infrastructure. Aussi quand nous avons noté que le 9 mars dernier se tenait le Paris International Infrastructure Forum, nous y avons vu l’occasion d’aller faire un peu de veille sur cette classe d’actifs dont on parle moins qu’il y a cinq ou dix ans.

Mais hormis le fait que les noms des sponsors nous étaient familiers (Natixis, Allianz GI, Amundi, etc.), ça n’était pas tout à fait un forum de gestion d’actifs traditionnel.

Sans vouloir hiérarchiser les différentes classes d’actifs et leur importance dans la société, il est indéniable que les infrastructures impactent très fortement la manière dont nous vivons et surtout dont nous vivrons. A bien y réfléchir, il n’était donc finalement pas si étonnant que le sujet soit mondial et que par voie de conséquence, la moitié du panel des intervenants soit composé de représentants d’organismes nationaux et supranationaux. Pas si étonnant non plus que la journée soit clôturée par un discours du Ministre des Finances, eu égard aux enjeux de cette classe d’actifs et au rôle que la Place de Paris peut jouer.

Il y a tout d’abord des enjeux au niveau mondial, dont les investissements en infrastructure sont une composante :

  • Financer la transition énergétique pour limiter à 2° le réchauffement climatique, aussi bien en finançant les infrastructures à faibles émissions qu’en finançant l’amélioration énergétique d’infrastructures existantes.
  • Financer l’émergence de villes intelligentes.
  • Venir en support d’une croissance durable dans les marchés émergents.
  • Assurer le déploiement de la fibre optique comme réseau de communication.

Il y a ensuite les enjeux propres à la classe d’actifs :

  • Faire baisser les coûts, notamment en harmonisant les différentes réglementations et en standardisant les contrats.
  • Harmoniser les véhicules et les pratiques de marché.
  • Trouver le financement le moins coûteux, maintenant que nous sommes à l’aube d’une remontée durable des taux, en passant, pourquoi pas, par le marché actions.
  • Trouver un moyen pour mutualiser l’accès au financement d’une multiplicité de projets trop petits pris isolément, avec par exemple le développement de green bonds.

Et un enjeu qui concerne davantage les investisseurs/développeurs :

  • Financer la « bonne » technologie, celle qui sera effectivement majoritairement utilisée dans 10 ans.

Et enfin, comme déjà signalé, il y a l’enjeu pour la Place de Paris. Pour mémoire, l’événement se tenait à l’initiative de la Direction Générale du Trésor et de Paris Europlace et il visait à mettre en lumière les réponses innovantes qui peuvent être apportées par le secteur financier, et en particulier par la Place de Paris, aux principaux défis actuels du financement de projets d'infrastructure.

Rappelons que la France est reconnue pour la qualité de ses infrastructures et sa grande culture de l’ingénierie. Parmi les dix premiers établissements finançant les infrastructures au niveau mondial, on retrouve quatre établissements français. On trouve donc en France un vivier d’acteurs de renom sur toute la chaîne de valeur allant de la conception, à la construction jusqu’au financement des infrastructures et le suivi financier dans le temps des projets.

Notons en conclusion que cette initiative devrait être complétée par l'organisation en octobre prochain d'une Infrastructure Week, qui regroupera plusieurs manifestations sur la thématique du financement d'infrastructures, afin d'affirmer la position de plateforme globale de la Place de Paris sur cette matière.