Paris, 1er janvier 2014
La gestion Européenne a renoué avec la croissance en 2013 avec des flux importants et un effet marché positif. L’industrie connait également un regain d’intérêt pour les actions, une classe d’actif plus rémunératrice. Mais quels sont les enjeux de 2014 ? Si la réaction des marchés au « tapering » de la Fed est la grande question, cela ne doit pas occulter les tendances structurelles de l’industrie.

1. Depuis plusieurs années, on observe une concentration des flux vers le marché transfrontalier et quelques classes d’actifs. Et cela n’a aucune raison de s’arrêter. En d’autres termes, les gérants peu présents à l’international et peu exposés aux actions et taux internationaux, au crédit ou à la gestion diversifiée participeront peu à la croissance du secteur. Corollaire logique, quelques gérants raflent une grande partie de la collecte, notamment à l’international. Ainsi, en 2012, 25 groupes ont attiré 78% des ventes transfrontalières.

2. Si la gestion reste une activité rentable, les marges sur encours vont subir une pression croissante du fait d’un transfert des institutionnels vers la gestion passive, de la concentration de la distribution et de l’appétit croissant du retail pour des solutions à faibles coûts comme les ETF ou les fonds datés, sans parler des évolutions réglementaires de type RDR en Grande-Bretagne.

3. Les gérants indépendants semblent mieux placés que les filiales de banques ou de compagnies d’assurance. Ils tendent à être mieux positionnés en performance de gestion, bénéficient d’une marge sur encours plus élevée (52bps contre 32bps en 2012) et d’un ratio d’exploitation supérieur (70% contre 65% en 2012). Certaines filiales ont notamment des ratios d’exploitation élevés liés à des organisations et gammes de produit complexes.

Dans ce contexte, quelles sont les priorités pour les sociétés de gestion ?

1. La rationalisation des produits et de l’offre de gestion en général reste la priorité numéro un. L’industrie européenne a supprimé 1000 fonds en 2012 et 500 sur les six premiers mois de 2013. Néanmoins, deux tiers des gammes de fonds transfrontalières n’ont pas le moindre fonds d’une taille supérieure à 1 milliard d’euros. Bâtir de la taille critique, se développer à l’international et améliorer les ratios d’exploitation sont des priorités stratégiques toujours d’actualité pour nombre de gérants.

2. Paradoxalement, la diversification de l’activité et de l’offre, au-delà des classes d’actifs « traditionnelles » est de plus en plus importante, face à une demande investisseurs et des marchés en permanente évolution – pensons aux obligations d’état ou investment grade dans un environnement de remontée des taux –. Rationaliser d’un côté et diversifier de l’autre doit reposer sur un « marketing stratégique » de premier plan, élément que l’on retrouve chez les sociétés de gestion les plus performantes.

3. Les prochaines années seront aussi celles de l’innovation. En particulier, les changements qui affectent les institutionnels (développement des fonds à contribution définie chez les fonds de pension, Solvabilité 2 chez les assureurs) et l’appétit du retail pour des produits diversifiés à faible risque alimenteront la demande pour des solutions multi classes d’actifs innovantes. Un certain nombre de gérants en ont fait une priorité, alignant des dizaines de professionnels au sein de pôles pluridisciplinaires.

 

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